Le Musée ethnographique
Sur la place principale de Puka, la Sheshi Tërbuni, se trouve le Palais de la Culture de Puka (Pallati i Kulturës). Au rez-de-chaussée, il accueille dans une grande salle une exposition permanente sur l’histoire de Puka (Muzeu Etnografik e Pukës). L’entrée est libre. Dans la première partie, on peut voir l’histoire ancienne de Puka. Il y a quelques miniatures de maisons typiques de la région. Il y a aussi quatre pots de terre provenant de la fabrique de Fushë-Arrëz, une fabrique ancienne qui fonctionne encore aujourd’hui. Il y a quelques autres objets typiques, comme des accessoires décorés en métal pour accrocher le chaudron au-dessus du feu. Certains objets sont issus de la période dite de Koman qui marque la transition de la culture illyrienne à la culture albanaise. La culture de Koman (Delmace) a éveillé l’intérêt de toute l’Europe . Aussi on trouve exposés dans les musées archéologiques des objets de cette culture à Rome, à Vienne, à Paris, à Londres, ou encore à Berlin. L’importance de cette culture est si grande pour l’historiographie que toute la culture de la phase de transition des Illyriens aux Albanais, au Haut-Moyen-Âge, a été appelée « la culture de Koman ».
Puis, dans une seconde partie du musée, sont exposés des vêtements traditionnels. Il y a une série de chaussettes épaisses pour les hivers froids. Il y a aussi cinq costumes qui font la fierté de la ville : le premier, féminin, est de style ancien, inspiré du Moyen-Âge catholique ; le second, féminin également et aux couleurs plus vives, est caractéristique de la période ottomane et des familles musulmanes ; le troisième est masculin, et les hommes portaient les mêmes habits quelle que soit leur religion ; enfin les deux derniers sont des variantes des deux premiers. Ces costumes ne s’achètent pas, ils sont cousus par un membre de la famille puis transmis de génération en génération. Il y a aussi, au centre de la pièce, une table traditionnelle pour manger les repas, basse. Les personnes les plus importantes, parce qu’elles sont âgées ou sont des invités, sont assises sur des chaises qui sont plus hautes que la table, les personnes moins importantes ont le droit à des tabourets, enfin les autres sont assis à même le tapis qui se trouve sous la table.
Enfin, une troisième section du musée, est relatée l’épopée musicale de Puka et sa région. On peut voir des instruments traditionnels, qui peuvent varier d’une ville à l’autre et d’un village au suivant. Parmi ces instruments, les plus caractéristiques sont à cordes, il s’agit des çiftelia, des lahutas et des sharkias. Ces instruments, en bois, sont ornés de symboles bien connus : l’aigle bicéphale albanais, et de façon plus originale une étoile à cinq branches qui n’est pas sans rappeler le communisme. On trouve aussi des flûtes, en bois et sans bec, des violons et un tambour. Ensuite, le musée présente les succès du légendaire ensemble musical qui a longtemps joué avec ces instruments. Cet ensemble, avant sa dissolution de facto il y a quelques années, a marqué plusieurs générations d’habitants de Puka et a compté jusqu’à 100 musiciens dans ses rangs. Le chef d’orchestre le plus fameux a été Ndue Shyti. Shyti, avec son groupe, a reçu en 1970 le premier prix du Festival international de Dijon, et ce moment est connu par les habitants de Puka comme le « Miracle de Dijon ». Le nom de Ndue Shyti a été donné au Palais de la Culture en son honneur. Un autre prix qui a été décerné à l’ensemble musical de Puka est le Prix européen pour l’Art populaire (Europa-Preis für Volkskunst). Ce prix a été décerné par l’Alfred Toepfer Stiftung F. V. S., une fondation fondée par un entrepreneur allemand à Hambourg et qui a pour objectif de promouvoir la construction européenne. Ce prix ayant été décerné le 9 juin 2001, depuis ce jour le 9 juin est consacré à Puka jour de la culture. Des photos présentent les nombreux festivals auxquels l’ensemble a participé durant son existence.