La nature environnante de Puka
Aperçu du paysage
Puka se trouve dans un massif occidental de la Chaîne centrale de montagnes (Krahina Malore Qëndrore), qui se trouve à l’est et au centre de l’Albanie. Il y a beaucoup de forêts dans les environs de Puka, mais aussi des endroits moins boisés comme par certains endroits au nord de la ville, qui laissent admirer la vue sur les montagnes environnantes. Le simple voyage pour se rendre à Puka est déjà spectaculaire. Le climat froid en hiver et les pentes autour de Puka ont permis l’aménagement de deux petites pistes de ski qui aux yeux des habitants de la région sont un élément fort de l’identité de Puka. Il est bon toutefois de noter que ces pistes ne sont pas assorties d’un remonte-pente.
La préservation des animaux
Puka et Mirdita (en albanais Mirditë) forment un ensemble naturel dans lequel se situe le Mont Munella (Mali i Munellës), un endroit connu pour abriter les derniers spécimens de lynx des Balkans. Il s’agit du Lynx eurasien (Lynx lynx), comme en France (en France, le lynx avait disparu progressivement, puis a été réintroduit à la fin du XXème siècle). La sous-espèces des Balkans (Lynx lynx balcanicus) a pratiquement disparu des autres pays de la péninsule. Il y a aussi des ours bruns (Ursus arctos) et des loups gris (Canis lupus), ainsi que des sangliers, des cerfs et des chamois. Enfin, vivent également ici des chauves-souris, qui sont protégées par le traité UNEP/EUROBATS ratifié par l’Albanie en 2001. Autant d’animaux qui peuvent être difficiles à observer, mais qui témoignent de la qualité de la préservation de l’environnement dans la région.
La diversité des plantes
Puka, depuis le régime communiste et la plantation d’arbres à grande échelle, est entourée de forêts qui sont exploitées par les autorités publiques. On trouve essentiellement dans ces bois des hêtres et des pins. En ce qui concerne les champignons, le principal représentant est le cèpe (Perscini), mais il y en a d’autres aussi (Morchella conica, Cantharellus cibarius, Boletus edulis etc.) ; 50 à 80 tonnes de champignons sont collectées au total chaque année. On trouve aussi plusieurs sortes de fleurs, dont certaines typiquement méditerranéennes comme le tordyle des pouilles.
Il y a des plantes médicinales comme la brunelle blanche dont la fleur, prise en infusion, agit comme anti-inflammatoire et antipyrétique, ou encore le thym, le serpolet, le staphylier et le sumac. Cette diversité de plantes médicinales permet la production d’un miel de très bonne qualité, et les miels de Puka se retrouvent jusque sur les marchés de Tirana et Durrës. Les champignons constituent une autre richesse importante pour la région. En parallèle des champignons comestibles, il existe aussi des champignons non comestibles qui peuvent être utilisés dans l’industrie pharmaceutique, comme le champignon Reishi. Une variété de ce champignon récemment découverte à Puka a même été surnommée « champignon de l’éternité ».
Attention danger!
Les sols de Puka et sa région comptent parmi les plus riches d’Albanie, notamment pour leur chrome et leur cuivre. Une exploitation intensive est susceptible de mettre en péril la faune et la flore locales. L’exploitation intensive des forêts peut elle aussi mettre en danger les hôtes de ces bois. Le principal problème reste néanmoins la prolifération de la processionnaire (Thaumetopoea pityocampa). Il s’agit d’un papillon nocturne dont la chenille vit dans les pins. Les chenilles se suivent les unes les autres, en file indienne, formant une « procession ». Ces chenilles, qui existent aussi et se propagent en France métropolitaine, colonisent les pins noirs (Pinus nigra) des forêts de Puka. D’une part, elles tissent des cocons dans les pins et se nourrissent des épines de pin, et ainsi les affaiblissent, ouvrant la voie à d’autres déprédateurs qualifiables d’opportunistes. D’autre part, et c’est là le problème le plus important, elles ont à une certaine phase de leur développement des poils urticants sur le dos qu’elles sont capables d’expulser lorsqu’elles se sentent en danger. Ces poils contiennent du venin et peuvent entraîner de très graves réactions allergiques, aussi bien chez l’homme que chez l’animal. Heureusement, depuis 2018 les populations de processionnaire à Puka ont diminué. Cela ne s’explique pas tellement par les diverses campagnes contre sa prolifération, mais plutôt par l’hiver 2017-2018 qui a été particulièrement froid, chutant jusqu’à -25°C, qui a tué la majorité des processionnaires.