Considérations administratives
Puka, en albanais Pukë, est une ville dans le nord de l’Albanie. Administrativement, elle fait partie depuis la loi de 2014, entrée en vigueur en 2015, de la préfecture (prefektura) de Shkodra. Puka accueille le siège de la municipalité (bashkia) de Puka, qui résulte de la fusion des municipalités de Gjegjan, Qerret, Puka, Rrapë et Qelëz. Aujourd’hui, les trois ensembles de Gjejan, Qerret, et Puka, Rrapë et Qelëz forment ce qu’on appelle des unités de la municipalité. L’unité municipale de Puka est habitée par près de 9000 personnes. La municipalité de Puka, c’est-à-dire la somme des trois unités, compte 16000 habitants, ce qui en fait l’une des plus petites municipalités de l’Albanie. La vie de la ville est axée sur une rue principale sur laquelle se trouvent tous les commerces, les bâtiments administratifs, et dont la partie orientale est piétonne et débouche sur l’hôtel. En été, à partir de 18h, la rue est bloquée aux voitures pour que les habitants puissent s’y promener tranquillement.
La mairie de la municipalité de Puka se trouve sur la place Sheshi Tërbuni (place dont le nom est partagé avec le club de foot local, le K. F. Tërbuni). Elle est un bâtiment typique de l’époque communiste, dont la ville entière est très marquée. En face, dans un bâtiment jaune, se trouvent les bureaux du préfet adjoint (nenprefekti i Pukës) et la direction de la trésorerie de Puka (dega e thesarit).
Puka accueillait jusqu’en 2001 le siège du district (rrethi) de Puka, dissous depuis au profit des préfectures et des municipalités. Ce découpage a néanmoins été maintenu sur le plan judiciaire, et Puka accueille en conséquence, à l’entrée de la ville en venant de Shkodra, une cour judiciaire de district -Puka ne possède aucun autre tribunal de justice car le système judiciaire albanais ne partage pas la distinction typiquement française entre ordre administratif et ordre judiciaire. Non loin de cette cour se trouve aussi le commissariat de police.
D’un point de vue médical, Puka possède un hôpital en cours de restauration, tout au bord de l’étang. Cet hôpital compte environ 100 lits pour un personnel de 140 médecins, infirmières et sanitaires, et les services comprennent la chirugie, gynecologie, pathologie, l’urgence , le service des maladies infectieuses, clinique dentaire et pharmacie. Derrière l’hôtel se trouve aussi une maison accueillant des cabinets médicaux des médecins de famille. À chaque médecin de famille est affecté un quartier de Puka. L’actuel bâtiment va prochainement être remplacé.
Tableau économique
Puka est une ville essentiellement tournée vers l’agriculture et la sylviculture, avec la production de maïs, de pommes de terre et de plantes médicinales et aromatiques, ainsi que la récolte de plantes sauvages dans les bois des alentours. Pendant longtemps les environs de Puka étaient inexploités, mais pendant les années 1960 le régime communiste d’Enver Hoxha a pris la décision de planter des arbres, avant tout des pins et surtout des hêtres, dont l’exploitation peut générer des revenus importants à la ville. Sous l’ère communiste il y avait aussi une usine produisant de la farine, qui aujourd’hui n’est plus en fonction. En revanche, il y a toujours une fabrique de chaussure qui exporte en Italie.
Les ressources du sous-sol de Puka comme le cuivre, l’asbeste, le kaolin et le chrome constituent une richesse importante pour cette région. Ces richesses, surtout le cuivre, sont connues depuis l’Antiquité. La tribu illyrienne des « Pirus » était passée maîtresse dans l’élaboration des métaux. La ville de Delmace, située à 10 km dans le nord-ouest de Puka -connue par ailleurs pour son château et ses cimetières (VIème –VIIIème siècles)- témoigne d’un artisanat très développé dès la période hellénistique et continue jusqu’aux premières siècles de la période albanaise. Aujourd’hui, une quinzaine de concessions sont exploitées par des compagnies minières, albanaises, la principale étant la Beralb basée à Tirana.
L’ancien centre militaire
Puka a été à l’époque du communisme un important centre militaire pour l’Armée populaire d’Albanie (Ushtria Popullore Shqiptare, ou UPS). Au bord du lac se trouvait une base militaire, tandis que de l’autre côté de la ville, à côté du couvent de la congrégation catholique de Mère Teresa, se trouve un hôtel aujourd’hui abandonné qui hébergeait des officiers militaires en séjour à Puka. Non loin de cet hôtel se trouve d’ailleurs une maison, aujourd’hui habitée par des privés, qui accueillait sous le régime communiste des hautes personnalités issues de la nomenklatura, qui faisait le déplacement de Tirana à Puka. Enfin, comme partout en Albanie, les casemates font partie de l’identité visuelle de Puka. Les casemates sont nombreuses en Albanie, leur construction a été ordonnée par Enver Hoxha à une époque où l’Albanie communiste était à la fois en rupture avec l’Union soviétique, la Chine et la Yougoslavie, et ne pouvait donc pas compter sur un quelconque allié pour se protéger. Aujourd’hui, le nombre de casemate prête à débat, mais il est certain qu’il y en a plus de 15000 à travers le pays. La plupart des casemates sont enterrés : ils sont appelés « bunkers », par opposition aux « blockhäuser » (singulier « le blockhaus ») qui sont à découvert.